Les fils de l'homme
Je sors à l'instant du film Les fils de l'homme (faute de quoi je n'en n'aurais pas fait le titre)(du moins lors du premier jet de la présente)('fin pour l'histoire d'en sortir), me rends compte en préparant l'exposé que le film a déjà quelques mois d'existence, magie des tropiques, et loue à quatre genoux le cinéma britannique. Shawn of the dead m'avait fait rire de son humour caustique, Le vent se lève de Ken Loach m'avait boulversé, Les fils de l'homme me laisse délicieusement troublé, et je ne me souviens pas avoir autant goûté un film d'anticipation depuis L'armée des douze singes ...
Synopsis:
Dans un futur proche vient de mourir le plus jeune humain, âgé de déjà dix-huit ans, dernier-né d'une humanité devenue stérile. Dans une Grande-Bretagne devenue de le dernier bastion viable, et luttant manu militari contre l'immigration du reste du monde, Théo est pris entre révolutionnaires, immigrés et gouvernement dans une quête de l'espoir.
Sixième film de Alfonso Cuaron, déjà réalisateur de De grandes espérances (dont je ne sais rien) ou du troisième opus d'Harry Potter, Le prisonnier d'Azkaban (sombre et inquiétant), ce film est à la croisée du film d'auteur et du blockbuster.
Blockbuster pour les moyens mis en oeuvre, dépeignant un monde d'anticipation desespéré et tellement proche du nôtre, l'originalité de l'adaptation, son apparente indépendance de propos en font un gros film d'auteur, inspiré, riche, poussant à l'interrogation, quand l'esprit trouve le temps.
D'un rythme étonnant d'efficacité (la plus belle poursuite automobile de l'histoire du cinéma)(et la plus lente), une montagne russe irrésistible et surprenante, le film nous emporte sans concession des rires aux larmes, de l'enthousiasme à la peur, sans jamais nous laisser deviner la direction empruntée, une ballade en aveugle sur un champ de mines avec le rire des enfants pour seul guide.
Il y a quelque chose de Brazil dans le schéma de l'univers dépeint, ce semblant de civilisation battu en brèche par les volontés de changement, ce gouvernement repressif, ce héros emporté malgré lui dans la tourmente. Et pour que ça l'évoque sans le copier, rien que ça fait qu'il mérite d'être vu.