Rize
Par David LaChapelle
Klaquette ballerine d'or
L'affiche ne résume pas le film. Ce moment ultra esthétisé intervient en toute fin. Le reste du temps, la danse n'a pas besoin de mise en scène (même si le réalisateur ne peut pas s'en empêcher). On suit des jeunes (de un-deux ans à la trentaine ! ) des banlieues noires pauvres de Los Angeles. Les uns s'appellent les "clowns", les autres des "krumpers"… Leur style, c'est une danse fébrile, saccadée, limite désespérée, où, autant que possible, on agite tout le corps. Ça rappelle le hip-hop, la breack dance, les machine men, et puis aussi les danses tribales africaines, les mouvements super sensuels de certaines danses latino… Ils dansent pour s'occuper, pour se défouler, pour s'exprimer, pour survivre aussi, parce que les gangs "n'emmerdent pas les clowns"…
Ça m'a rappelé Buena vista social club, dans la façon de prendre l'art comme prétexte au portrait de gens, et inversement. Mais je suis apparemment la seule à y trouver un lien, hi hi.
C'est un superbe document. Pas vraiment un reportage, mais on découvre un peu la genèse du "mouvement", si on peut l'appeler comme ça, un peu de la vie des danseurs, on passe d'un moment fugitif à un autre… Sans que ça semble artificiel. Des tranches de vies centrées sur la danse.
Et surtout, LaChapelle n'a pas lésiné sur les scènes de danse, justement, tout le temps, à toute occasion, d'un bout à l'autre du film. Y compris un mega battle dans une gigantesque salle de spectacle.
Après Rize, j'avais mal aux abdos comme après une folle nuit de danse et j'ai mis des heures à m'endormir. Anti déprime garanti.
Fanfan