Erminio, le Milanais

Bande dessinée scénarisée par Joseph Béhé et Amandine Laprun, dessinée par Erwann Surcouf. One-shot de 136 pages, paru en 2006 aux éditions Vents d'Ouest.

Synopsis
«A l'heure de quitter le petit village perdu dans les montagnes de Sicile où il a enseigné toute sa vie, Erminio Peroni est triste, nostalgique et peut-être un peu amer. Ses pensées le ramènent inexorablement dans le passé. Il repense à son arrivée en Sicile, où il fut affecté pour son premier poste. Comment imaginer alors qu'être Milanais lui vaudrait d'emblée l'hostilité des villageois ? Et surtout du maire, Battista. Comment imaginer aussi qu'il tomberait éperdument amoureux d'Anita, soeur de Battista, mariée et institutrice comme lui ? Alors qu'une de ses anciennes élèves l'emmène loin de ses souvenirs, ses premières années siciliennes défilent sous ses yeux. Et il serre cette lettre qu'il ne parvient pas à poster.»

Klaquette de pupi
Coulée, je ne sais pas, mais touchée, ça c'est sûr. Le dessinateur de ce petit bijou est un ami. J'attendais un prochain voyage en France pour en ramener le bel Erminio. Et puis, ô suprise, un mois après sa sortie, il était dans les rayons d'une librairie nouméenne. C'est un récit un peu surprenant, qui cultive l'ellipse en se divisant en chapitres. Il raconte l'histoire poignante, belle et douloureuse d'un gars d'ailleurs, arrivé en 1958 dans un petit village du Sud refermé sur lui-même, son maire féodal et son curé à l'ancienne. Un bled qui ne voulait pas de lui. Il a fait de son mieux, le résultat est mitigé. Une histoire où tout le monde souffre en silence en attendant, personne ne sait, que ça passe ? Les auteurs n'ont pas fait de cadeau aux personnages, ça respire le huis clos à l'air libre. Et le rendu graphique est superbe, tout en hachures noir et blanc, en ombres et en nuances.

Chapeau, Erwannito (je vous conseille d'aller voir son blog). 

Fanfan