X-MEN III
Jean Grey est morte, Cyclope est désespéré, Wolverine résigné, le professeur serein, jusqu'à ce qu'un vaccin contre les mutations soit inventé. De quoi relancer le conflit entre humains, mutants partisans de l'intégration et mutants partisans de la confrontation.
Le premier volet était décontenançant, le second jouissif, le troisième déçoit.
Il peut certes être concevable que Bryan Singer ait préféré relancer Superman plutôt que conclure cette trilogie, mais si Superman promet d'être grandiose, les X-Men ont perdu au change.
Où le premier réalisateur alliait finesse et nervosité, rendant un film d'action efficace et plaisant, Brett Ratner donne dans le brouillon, l'imprécis, l'improbable.
La débauche de mutants qui auraient pu être un pur bonheur devient un vulgaire annuaire, chacun bénéficiant de sa minute de gloire, quelque soit son utilité au film, où Singer aurait - sans doute - abondé en arrière-plans et clins-d'oeil n'empiètant pas sur la bonne marche de l'histoire.
En outre, ce qui était saisissant dans la façon de Fincher Singer de présenter les mutants était la normalité qu'il leur conférait, des civils un poil "différents" plutôt que des super-héros en lycra.
Avec Ratner, les super-héros reprennent leur rôle atypique, la fusion dans la société ne fonctionne plus, et le décalage avec la réalité est grossier.
Il en résulte donc un film d'action honnête, dont la seule prétention, faire aussi bien que les précédents, n'est pas atteinte, triste conclusion de la trilogie.