Volver
Un film de Pedro Almodovar avec Pénélope Cruz, Carmen Maura, Lola Duenas.
Deux soeurs, la fille de l'une, la vieille tante gâteuse, les défuntes, le mari déplacé, les voisines, la vie, la mort, le tout dans les quartiers ouvriers de Madrid.
Almodovar filme des hommes, homo, machos, trans, travestis, et il film des femmes. Ce sont ces dernières qui sont à l'honeur dans Volver.
Contant le quotidien dans sa simplicité, loin des ors et des fastes, ce film campe des situations tellement rocambolesques qu'elles prennent rapidement leur place dans ce quotidien sans fioriture.
Comme toujours, pas à pas, presqu'insidieusement, l'intrigue se met en place, faite de petits riens, de "petites fêlures".
Et ce sont les femmes, leur naturel, leur volubilité, leur beauté à toutes, qui insuffle la dynamique, sublimées chacune par une caméra amoureuse.
Ici l'homme est au mieux un à-côté, voire un intrus, quand il n'est pas la cause de tous les problèmes.
Au contraire des autres Almodovar qui me viennent à l'esprit, la ville et sa folie sont loins.
Pourtant leur ombre plane sur ces quartiers, diffuse, cette folie des moeurs revisitée à la sauce banlieues.
Les derniers Almodovar m'avaient laissé le sentiment d'un plaisant divertissement, sans autrement de plaisir, la chaleur des imagesse diluant sitôt frachie la sortie.
Ici, cette chaleur rayonne, persiste, et force un sourire de bonheur.
Il va sans dire que la prestation de ces femmes est irréprochable, et leur distinction absolument justifiée, elles font le film, elles sont le film, toutes autant qu'elles sont.
Un petit quelque chose laisse toutefois regretter Victoria Abril, sans doute l'abusive manie de Pénélope Cruz de pleurer à chaudes larmes, telle la démonstration de tout instant de son contrôle lacrymal.
Il n'en reste pas moins que ce film est à voir, dans sa version originale, cela va sans dire, et tant qu''à faire, dans une salle.